mardi 28 octobre 2008

Suivre ou ne pas suivre ses passions, là est la vraie question.

papillon Drôle d’article que celui écrit par Caroline Rodgers intitulé: «Heureux et surqualifié, est-ce possible?». D’un article qui semble traiter de la surqualification en emploi on tombe rapidement sur un questionnement beaucoup plus fondamental soit le débat existentiel entre choisir une carrière en fonction de nos aspirations, talents, passions ou bien en fonction des débouchés que nous offre le marché de l’emploi.

J’aime bien la façon dont Mario Charette pose le problème:

«Le secret est d'arriver à une réconciliation entre ce qu'une personne est et ce que le marché du travail lui offre pour répondre à ses besoins, autant psychologiques qu'économiques.»

C’est un sujet qui m’a toujours fortement intéressé. Particulièrement en tant que gestionnaire. Le nombre de fois où j’ai vu des gens de talents, tout simplement au mauvais endroit. Totalement incompétent et/ou malheureux dans leur emploi actuel mais des stars dans un autre domaine. Que se soit dans leurs loisirs ou autres.

Je pense à cette réceptionniste, constamment malade et peu enjouée au travail mais nous entretenant sans cesse d’esthétique, lors des pauses, cette fois avec des yeux lumineux. Pourquoi n’était-elle pas esthéticienne me direz-vous? D’une piètre réceptionniste elle aurait probablement été une esthéticienne très appréciée de ses clients. Sans compter qu’elle serait plus heureuse, plus épanouie. Par contre, la transition entre ces deux vie est…….insécurisante.

Les gens qui réussissent sont, bien souvent, des passionnés. Pour ma part, j’ai toujours cru que si j’utilisais mes talents naturels et mes passions j’avais beaucoup plus de chances d’êtres performant et donc de réussir professionnellement. Alors pourquoi l’humain ne se dirige-t-il pas naturellement vers des activités qui utilisent ses talents et ses passions?

Plusieurs facteurs permettent d’expliquer ce phénomène, que ce soit les traditions familiales, la coutume, les habitudes. Par contre, un facteur déterminant est probablement celui évoqué par Anne-Geneviève Girard:

«Le travail demeure la principale façon de s'accomplir dans notre société, dit Anne-Geneviève Girard. C'est une source de reconnaissance et de prestige. Mais à cause des obligations financières, les gens sont parfois obligés de troquer leur besoin d'accomplissement contre leur besoin de sécurité

La sécurité! C’est d’ailleurs ce à quoi faisait référence la réceptionniste quand je l’ai questionné sur son choix de carrière. La réponse fut le traditionnel: «Je n’ai pas eu le choix». Autrefois, je m’offusquais de cette réponse. Moi qui est convaincu que l’on a toujours le choix, simplement que l’on fait le choix de ne pas l’avoir.

Qui est le pilote de ma vie si ce n’est pas moi?

En fait, il ne faut pas prendre cette réponse au premier niveau, c’est le besoin de sécurité qui est en cause. Le besoin de sécurité, pour certaines personnes, prime sur le besoin d’accomplissement, doublé du fait que certains individus n’ont pas une propension naturelle à sortir de leur zone de confort.

C’est quand même dommage tout ce talent gaspillé, toute cette passion inutilisée et surtout, tout ce bonheur inaccessible.

Notre rôle, en tant que gestionnaire, est de faire émerger ce talent, cette passion, même si cela risque de causer une réorientation, voire même un départ.

La chenille qui devient papillon est une des plus belle transformation de la nature, y contribuer n’est-il pas…..passionnant?

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