jeudi 25 mars 2010

Les patrons mentent-ils plus facilement?

menteur

Il semblerait que les personnes en situation d'autorité et/ou de pouvoir feraient de meilleurs menteurs.

C'est en tout cas ce que rapporte le site de MSNBC citant une étude du Columbia Business School qui s'intitule : « People with Power are Better Liars »

Les conclusions de cette étude nous apprennent que, pour les gens normaux, l'acte de mentir occasionne un certain malaise/stress qui se manifeste par des signes tels qu'une modification du débit de la voix et/ou des tics nerveux par exemple.

Par contre, pour les gens en situation de pouvoir, le processus ne serait pas le même. En fait, le pouvoir agirait sur le même système qui affecte aussi les personnes lorsqu'ils mentent à la différence qu'au lieu d'augmenter le niveau d'hormones de stress comme le fait le mensonge, le pouvoir produit l'effet inverse soit de diminuer le niveau d'hormones. Ainsi, les personnes en situation de pouvoir pourraient mentir plus facilement.

Il importe de comprendre que l'étude n'affirme pas que les personnes en situation de pouvoir mentent davantage que les autres, mais plutôt qu'elles puissent plus facilement le faire. Nuance importante!

Pour arriver à cette conclusion, les auteurs de l'étude procédèrent de la façon suivante :

Les volontaires furent séparés en deux groupes. Un premier groupe reçu le rôle de leader et un grand bureau, le deuxième groupe, le rôle de subordonné et...un espace exigu.

Les volontaires devaient retrouver un billet de 100 $ caché à proximité.

La moitié des volontaires reçurent l'instruction de voler le 100 $. Le deuxième groupe devait tout simplement remettre l’argent. On informa les volontaires que les responsables de l'étude ne savaient pas qui, des deux groupes, avaient reçu l'instruction de voler ou de rembourser le montant.

Tous les volontaires devaient convaincre le responsable de l'étude qu'il n'avait pas conservé l'argent. Dans le cas où le participant était en mesure de convaincre le responsable de l'étude il pouvait réellement conserver le 100 $ et ce, peu importe qu'il ait menti ou non.

Finalement, les chercheurs contrôlèrent les niveaux d'hormones, les signes physiques et physiologiques afin d'être en mesure d'infirmer ou de confirmer leurs hypothèses.

Pour plusieurs personnes, les patrons ont mauvaises réputations. Leur éthique, leur honnêteté, leur transparence sont régulièrement remises en question. Malheureusement, les conclusions de cette étude n'aident en rien à diminuer cette perception. Par contre, est-il possible de penser que l'humain est naturellement enclin à mentir et que l'hormone de stress libérée lorsque l'on ment agit en tant que frein? Les sensations désagréables vécues jouant le rôle de renforcement négatif. Le pouvoir diminuant/éliminant ce renforcement négatif, voilà que la porte vers le « mensonge sans douleur » est grande ouverte.......???

À la lumière de cette étude, la question mérite d'être posée.

Que pensez-vous des conclusions de cette étude?

Que pensez-vous de la méthodologie utilisée?

Source de l'image: id-iom

 

2 commentaires:

Mathieu Laferrière a dit...

Tu commences à me connaître :) En fait, je poserais la question différemment. Est-ce que les gens qui mentent plus facilement ont plus de chances de devenir patron ?

Dans plusieurs cas (annonce des résultats, mises à pied, etc.), les patrons doivent mentir. Surtout si la compagnie est à la Bourse.

Ne pas dire la réalité et mentir peut parfois faire partie des caractéristiques du poste.

À quel point peut-on être transparent, réellement, dans un poste de pouvoir en entreprise ?

Cela étant dit, dans le cas de l'étude, il s'agit de malhonnêteté (voler). Drôle de façon de faire une étude. Les conclusions peuvent aller dans plusieurs directions.

Unknown a dit...

Bonjour Mathieu,

Ta question est intéressante! Par contre, selon l'étude en question ce serait l'oeuf avant la poule et non l'inverse. ;)

Concernant la méthodologie de l'étude je suis tout à fait de ton avis. Je fut fort surpris d'en découvrir les détails et je crois qu'il serait assez facile de la contester.

Par contre, la partie que je trouve la plus intéressante de ton commentaire concerne cette phrase:

« À quel point peut-on être transparent, réellement, dans un poste de pouvoir en entreprise ? »

Voilà une question qui mérite de s'y attarder.

J'aimerais bien entendre les lecteurs sur celle-ci.

Au plaisir d'en discuter.